Fabrication des vêtements : quels sont les matières utilisées et leurs impacts sur l’environnement ?

Avant l’an 2000, au moins 100 milliards de tenues étaient achetées par an à travers le monde. Passé cette année, la demande s’est fortement accrue, et les chiffres ont même doublé. Ceci étant il serait judicieux de notifier que la production du textile, et par conséquent celle du vêtement, n’est pas sans inconvénient sur l’environnement. En lisant cet article, vous découvrirez les matières utilisées dans la fabrication des vêtements, ainsi que leurs impacts environnementaux.

Des fibres naturelles d’origine animale et végétale

Nombreux sont les vêtements qui ont été conçus à base de matières premières obtenues sur les animaux. En général, les poils de l’alpaga, de la chèvre et du mouton servent à produire la laine. La peau de la vache quant à elle donne du cuir, tandis que la fourrure s’obtient à travers la peau du lapin.

Afin d’obtenir ces matières premières, il n’est pas rare d’assister à une maltraitance des animaux. En effet, ceux-ci sont privés de leur liberté, élevés dans de mauvaises conditions et sous-alimentés de surcroit.

Côté flore, c’est la sève de l’hévéa, les branches du lin et les bourgeons du coton qui sont le plus utilisés. Ceci étant, il faut notifier que la culture du coton a d’énormes conséquences sur l’environnement. Car elle exige une utilisation abusive d’engrais (le plus souvent chimique) et d’eau. Cela représente une forme de pollution de l’industrie textile.

Des fibres obtenues par procédés chimiques

Il s’agit du nylon, de la viscose, du lycra, de l’élasthanne, du polyester, etc., qui sont bien connus des consommateurs. Mais ce que plusieurs ignorent, c’est le processus de fabrication de ces matières textiles.

En réalité, les fibres industrielles se classent en deux groupes à savoir les synthétiques et les artificielles. La première catégorie c’est-à-dire les fibres synthétiques est produite pour la plupart (70 % environ) avec du pétrole. Par contre, les fibres artificielles ont pour base des ressources végétales qui subissent ensuite des modifications chimiques.

Comme exemple, il y a le soja, le bambou, le maïs et l’eucalyptus qui sont industriellement transformés pour donner la viscose. Remarquez que la structure génétique de ces plantes est souvent modifiée en vue d’obtenir des espèces capables de pousser de façon excessive. Ce qui induit par la suite, un appauvrissement des sols.

La transformation des matières premières

Quelle que soit l’origine des fibres (animale, végétale ou industrielle), elles devront subir plusieurs transformations avant de devenir du tissu. La première phase est celle de la filature qui consiste à transformer les matières premières en fils.

Ensuite, ces fils seront tricotés ou tissés pour en faire du tissu brut. Deux types de textiles seront alors obtenus à ce niveau : le chaîne et trame (le tissage) puis la maille (le tricotage).

L’étape suivante est celle du traitement chimique ou mécanique du textile brut. Quel que soit le type de tissu utilisé, son traitement chimique fait appel à une grande puissance énergétique. C’est la condition pour faire fonctionner les machines, et ce procédé exige l’usage d’une très forte quantité d’eau.

Il importe de faire remarquer que le but des traitements chimiques est d’apporter des propriétés spécifiques à un tissu naturel. Ainsi, un textile naturel peut (grâce aux produits chimiques) devenir déperlant, anti tache, ralentisseur de flamme, etc.

Pour teinter le textile, il va falloir encore recourir à une utilisation excessive de différents types de colorants. Voilà autant de produits chimiques qui entrent dans la fabrication d’un vêtement. Le traitement mécanique quant à lui fait appel à la technique du sanforisage, qui est de moins en moins utilisée.

Impacts environnementaux de l’industrie du textile

Les chiffres le montrent clairement, l’industrie de la fabrication des vêtements est le deuxième secteur d’activité le plus pollueur au monde. De façon concrète, et à l’échelle annuelle, il produit 1,2 milliard de tonnes de dioxyde de carbone.

En consommation d’eau, cette industrie occupe la troisième place et devient ainsi un facteur de la raréfaction de l’eau à l’échelle du globe. En effet, cette ressource naturelle est fortement présente à plusieurs niveaux du processus de fabrication du vêtement.

D’abord, il y a l’étape de production des fibres et aussi celle de la culture du coton. Or l’utilisation abusive des engrais pour cette culture a pour conséquence un appauvrissement des sols. De cette pratique découlent aussi la pollution des eaux et de nombreux risques sanitaires pour les producteurs.

Ensuite, il y a la phase de la filature et des traitements à base de produits chimiques qui nécessitent également une grande quantité d’eau. Enfin, il faut noter la phase d’entretien du vêtement après l’achat.

Par ailleurs, force est de constater que les fibres utilisées pour la fabrication des vêtements sont de plus en plus synthétiques. Ce qui contribue à une émission annuelle de 40 millions de tonnes des gaz à effet de serre.

Parallèlement à cette pollution atmosphérique, il y a aussi celle des océans. En réalité, cette grande réserve d’eau est victime du rejet des micros plastiques en son sein. Avec 500 000 tonnes de ces déchets du vêtement synthétique, l’industrie du textile est classée comme le deuxième pollueur au monde des océans.